Ensuite vient l’opération délicate : la pose des ornements et des inscriptions de la cloche.
On badigeonne le moule de suif chaud que racle le calibre bien poli. La fausse cloche offre alors une surface lisse et brillante coupée à différentes hauteurs par des cordons circulaires que font les encoches pratiquées sur la tranche du calibre.
Les ornements et inscriptions ont été préparés d’autre part sur des matrices sculptées dans du buis en creux, avec de la cire qui, tiédie et comprimée, épouse fidèlement toutes les finesses; quand ils sont découpés et n’ont plus de bavures, on les colle sur le suif, et le moule alors présente l’aspect d’une cloche brune couleur de noyer verni sur laquelle se détachent en blanc les cordons et en jaune les inscriptions et ornements. Ensuite il s’agit de mettre la troisième partie du moule, la chape.
L’on dépose sur les ornements et inscriptions une terre très fine voire pulvérisée qui prendra place dans les moindres détails des motifs. Cette terre est très délayée et s’applique par couche au fur et à mesure du séchage du moule à l’air ambiant. On ne commence à faire un peu de feu pour activer la dessiccation que lorsque la chape en formation a acquis assez de solidité pour se soutenir seule sur la cire ramollie; alors l’opération va plus vite, en couches de terre mêlée de fils de chanvre croisés pour empêcher le moule de se fendre et lui donner de la solidité; on pousse rigoureusement le feu intérieur, le moule devient brûlant, la cire et le suif fondent et sont absorbés par la terre. Le moule est alors achevé.